"Birahima, le narrateur de ce roman, a une douzaine d'années et il retrace son itinéraire d'enfant-soldat de l'Afrique contemporaine, entre le Liberia et la Sierra Leone. Orphelin, jeté sur les routes en compagnie d'un marabout mi-philosophe mi-escroc, Birahima se fait enrôler dans une bande de pillards. Kalachnikov en bandoulière, pour gagner sa solde, il va bientôt participer aux pires exactions. 'Allah n'est pas obligé d'être juste dans toutes les choses qu'il a créées ici-bas.' Telle est la maxime favorite du jeune Birahima pour justifier l'avalanche de malheurs qui s'est abattue sur lui depuis sa naissance."
Toujours aussi peu fan des résumé de livres... Birahima sera bien plus spectateur qu'acteur de ces "pires exactions". En effet, l'histoire d'un jeune qui fait tout pour retrouver sa tante qui a fui la guerre et cherche refuge en traversant les différentes frontières. De bande en bande, Birahima nous gratifie, dans son langage d'enfant africain armé de dictionnaires (il nous donne avec plaisir des définitions, pour que n'importe quel lecteur, qu'il soit africain ou français, comprenne les deux côtés de cette langue hybride), d'oraisons funèbres de ses amis (seulement ceux qu'il a assez connu), d'explications sur la situation politique des pays qu'il traverse et nous raconte sa jeune enfance.
Le livre est très plaisant à lire. Le style enfantin et l'usage des dictionnaires peut déstabiliser au début mais on s'y fait vite et le personnage est très attachant. Il est intéressant de découvrir combien, en tant de guerre, les frontières africaines deviennent poreuses, combien la vie des civils n'a plus aucune valeur et comment les habitants apparaissent comme des poupées de chiffons, tentant tant bien que mal de survivre en étant trimballées de partout. Et il y a ce folklore africain, représenté par le grigriman qui l'accompagne. Je recommande vivement. Faforo! (sexe de mon père!) Et pour ceux qui n'aime pas particulièrement lire, le bouquin ne fait que 200 et quelques pages.
"Voilà ce que je suis ; c’est pas un tableau réjouissant. Maintenant, après m’être présenté, je vais vraiment, vraiment conter ma vie de merde de damné. Asseyez-vous et écoutez-moi. Et écrivez tout et tout. Allah n’est pas obligé d’être juste dans toutes ses choses. Faforo (sexe de mon papa) !"
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