Vu la semaine dernière:
"Les médias se proclament "contre-pouvoir". Pourtant, la grande majorité des journaux, des radios et des chaînes de télévision appartiennent à des groupes industriels ou financiers intimement liés au pouvoir. Au sein d’un périmètre idéologique minuscule se multiplient les informations pré-mâchées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les affrontements factices et les renvois d’ascenseur.
En 1932, l’écrivain Paul Nizan publiait Les chiens de garde pour dénoncer les philosophes et les écrivains de son époque qui, sous couvert de neutralité intellectuelle, s’imposaient en véritables gardiens de l’ordre établi.
Aujourd’hui, les chiens de garde sont journalistes, éditorialistes, experts médiatiques, ouvertement devenus évangélistes du marché et gardiens de l’ordre social. Sur le mode sardonique, LES NOUVEAUX CHIENS DE GARDE dénonce cette presse qui, se revendiquant indépendante, objective et pluraliste, se prétend contre-pouvoir démocratique. Avec force et précision, le film pointe la menace croissante d'une information produite par des grands groupes industriels du Cac40 et pervertie en marchandise."
Ce documentaire est vraiment à voir. Et bien entendu diffusé à Lyon uniquement au CNP Terreaux. On y voit tous nos journalistes stars et autres experts en tout, qui nous font un manège magnifique entre chaînes TV, stations de radio, blogs, hebdomadaires ou journaux quotidiens. Toujours les mêmes. Autour des trois piliers "Indépendance", "Objectivité" et "Pluralisme", ce doc contrecarre avec une très belle ironie les affirmations de toutes ces personnes comme quoi le temps du Ministère de l'Information est bien loin. Indépendance vis à vis des grandes compagnies de presse? Objectivité quand tous ces experts siègent également au CA de nombreuses entreprises et banques (marrant d'ailleurs que n'apparaissent, lors des émissions auxquelles ils participent, uniquement leurs titres universitaires)? Pluralisme alors que les économistes et autres experts sont toujours les mêmes (et tous porteurs de l'idéologie dominante (l'Europe, on fait comme on a dit, L'Etat, on diminue jusqu'à peau de chagrin, etc...))?
En vrac, vous verrez Michel Field passer de la tentation de la lutte armée à la présentation d'un meeting UMP. Lagardère reprendre Drucker de volée quand celui-ci affirme trop haut que l'on ne peut passer une journée sans une publication de son groupe (un monopole oui, mais discret que diable). Joffrin poser une question d'une minute et quatre seconde au président Chirac, question d'une impertinence crasse et pleine de circonvolutions, tellement condescendante que Chichi affirmera même "Mais non M. Joffrin, votre question ne me gêne pas du tout". Pour finir, Alain Minc (vous savez cet économiste expert qui dès qu'il a tenté de diriger soi-même une entreprise s'est planté royalement) affirmer quelques jours avant le crack boursier récent que le système était solide, ou encore une fois la crise lancée, que celle-ci allait s'arrêter car le système avait une capacité d'adaptation incroyable (alors qu'elle allait quelques jours après empirer). Bref, ça fait réfléchir, ça dégoûte aussi, et ça m'a enfin décidé à m'abonner au canard. Coin coin!
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