10 février 2011

Pas Ewing, L'Autre

Les avantages à avoir une copine (surtout celle-ci) sont innombrables. Vers l'infini et au delà. Mais un des avantages potentiels, quand on a de la chance, c'est les beaux-frères et soeurs. Alors bien sur c'est à double tranchant. Vous pouvez être détestés à souhait, secrètement houspillés, ouvertement humiliés. Ou alors vous pouvez être gâtés. Qui plus est par des gens qui ont bon goût. Et figurez vous que c'est ce qu'il m'est arrivé à Noël. Ce qui m'a permis de lire et regarder (comment on dit pour un livre de photos?) ceci:


Un putain de bouquin, il faut bien l'avouer. L'homme a eu son lot d'exposition médiatique ces derniers temps, je pense que la plupart d'entre vous en ont entendu parlé. Mais quand même. L'homme ne se revendique pas photographe. "A quelques secondes de la diffusion en avant-première de son film Women Are Heroes, JR tient à remettre une chose au point. Juste une: il n'est pas photographe. Celui qui s'était auto-proclamé photograffeur puis artiviste se rend finalement compte qu'il n'existe qu'un seul terme pour le définir sans l'enfermer dans un carcan. JR est un artiste. Et qui plus est, un artiste qui s'expose dans la plus grande galerie du monde. La rue."

Voilà la ligne directrice. L'homme était déjà responsable des gigantesques portraits posés sur le mur de séparation en Israel dans son projet Face 2 Face.

Ce projet Women Are Heroes s'intéresse à la vie des femmes dans des parties du monde où la vie a tendance a être plutôt difficile. Les favelas de Rio, les quartiers de Nairobi, la Sierra Leone, l'Inde, etc... Tout en allant à leur rencontre et en les interviewant, il réalise des portraits qui sont ensuite affichés dans la rue (au sens très large) en format géant, réalisant des fresques impressionnantes. Le livre se compose de double-pages alliant portrait et récits de vie de la part de ces femmes ayant pour la grande majorité beaucoup souffert. Elles sont entrecoupées de photos des affichages géants. Comme ce projet, un des plus réussis visuellement à mon sens, au Kenya:



Outre le côté artistique de la chose, il y a bien sûr l'impact qu'on ces photos et récits de femmes sur leur communauté. Mais plus que ça, ces projets ont également une dimension sociale. Les baches utilisés dans ce projet pour afficher les photos sont restés là-bas, très utiles aux habitants en améliorant l'isolation (un toit qui prend pas l'eau quoi). Au Brésil, des centres culturels ont été crées, des enfants encouragés à aller réaliser des portraits, etc... C'est pour moi un des charmes de ce projet, réunir toutes ces dimensions en un seul projet.

"Il faut savoir aussi que JR a gagné cette annee le prix TED, qui est une recompense attribuée au projet jugé le plus interessant de l'année, avec 100 000$ à la clef. Une belle recompense en soi, qu'il va probablement reinjecter dans un projet suivant, et qui vient surtout avec son lot de reconnaissance."

Tout cela en étant plus jeune que nous. Et ouais.

En bonus, une (très belle) vidéo de son expo à Paris:

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